La colère est une émotion qui
nous met le plus souvent dans l’embarras. C’est souvent le constat que quelque
chose ou que quelqu’un nous a « poussé à bout ».
Et lorsque notre colère est
dirigée vers nos enfants, nous nous sentons coupables à tort ou à raison de
n’avoir pas su garder notre sang froid.
Les parents d’adolescents démunis
face à ce sentiment qu’ils éprouvent vis-à-vis de leurs enfants se posent
alors des questions suivantes :
Pourquoi je ressens une telle colère ?
Pourquoi me pousse-t-il à bout ?
Pourquoi ne suis-je pas capable de garder mon calme ?
Est-ce là la traduction d’un échec dans ma manière de
l’éduquer ?
1. Prendre le temps d’analyser les sources
de sa colère
Si ce
phénomène est récurrent, il peut s’avérer utile de prendre un temps au calme et
à distance d’un épisode de colère pour en analyser les raisons.
La colère
arrive lorsque nous avons le sentiment d’avoir été trahi alors que nous avions
mis notre confiance dans une situation ou une personne. Nous éprouvons alors
l’impression de ne pas avoir été respecté.
C’est une
vraie souffrance qu’il est bon d’écouter pour avancer.
2. Mettre des mots sur ses émotions
« Tu
m’avais promis de ne plus me mentir au sujet de tes notes et je découvre que tu
n’as pas respecté ta parole. Nous en avions pourtant longuement parlé et je
suis déçu(e) »
« Je me sens trahi, blessé, triste et
tout cela se traduit par ma colère »
Cette façon de
parler « vrai » aura bien plus
d’impact sur votre enfant que toutes les colères ou punitions du monde.
Une fois
engagé, le dialogue peut alors se poursuivre en amenant le jeune à expliquer la
raison de son comportement :
« Peux-tu m’expliquer la raison pour
laquelle tu n’as pas fait ce que tu avais promis de faire ? Nous
pouvons peut être ensemble y réfléchir et trouver des solutions pour que cela
ne se reproduise pas à l’avenir »
3. Attribuer un degré d’importance aux
situations
Les sources de
mécontentement pour les parents d’adolescents sont multiples et variées. Si nous
devions relever tout ce que nous réprouvons dans leur attitude, nous serions en
permanence en colère contre eux.
Il convient
préalablement de redéfinir les degrés d’importance pour mieux se concentrer sur
l’objectif à atteindre et laisser de
côté ce qui est secondaire et n’engage pas votre enfant dans une voie qui vous
semble néfaste pour lui.
Prendre le
temps régulièrement de clarifier ce qui vous semble essentiel et savoir le
dissocier de tout ce qui vous irrite ou vous agace.
« Certes,
le désordre de sa chambre me met hors de moi car je ne comprends pas qu’il
puisse se complaire dans un tel capharnaüm, mais j’observe qu’il semble épanoui
et qu’il réussit plutôt bien en classe et cela me suffit à être rassuré(e)
pour son avenir»
Suis-je
prêt(e) alors à accepter qu’il ne se plie pas à toutes mes exigences ?
Vais-je
me sentir défaillant en tant que parent
si je n’interviens pas quand ses
vêtements sales jonchent le sol ?
Une mère de
famille me confiait récemment qu’elle avait résolu le problème de façon
satisfaisante avec ses deux fils âgés respectivement de 15 et 17 ans.
Après avoir
passé des années à entrer dans des colères noires lorsqu’elle découvrait le
désordre qui régnait dans leurs chambres, elle avait déterminé ce qu’elle était
en mesure d’accepter d’une part et de refuser catégoriquement d’autre part.
Il était hors
de question qu’elle range, nettoie ou même entretienne leur linge s’ils ne se
pliaient pas à une règle simple : les vêtements sales devaient être
déposés à la buanderie et récupérés ensuite pour être rangés. L’aspirateur
devait être passé une fois par semaine. Pour le reste, elle n’intervenait
jamais respectant ainsi leur espace et s’interdisant même d’y pénétrer.
4. Avoir de l’estime pour soi
Enfin, on ne
peut aborder le thème de la colère sans parler de l’estime de soi. Car très
souvent la colère puise sa source dans une
mauvaise image de nous. Il faut alors remonter dans notre histoire
personnelle pour comprendre combien les blessures d’enfant sont réactivées par
des situations que nous vivons dans nos vies d’adultes. Ainsi, on est mieux à
même de comprendre la raison pour laquelle nous nous emportons de façon parfois
excessive face à des situations que nous aimerions gérer de façon plus
paisible.
« Lorsque
je m’aperçois que mes enfants ou mon conjoint ne respectent pas le mal que je
me donne pour garder cette maison propre cela fait remonter en moi un sentiment
que j’ai connu enfant lorsque mes parents ne respectaient pas mes droits les
plus élémentaires »
Ainsi nos
colères d’adultes, lorsqu’elles deviennent trop fréquentes, méritent qu’on
aille revisiter notre passé et l’aide d’un thérapeute peut s’avérer utile.
Cet article que j'ai écrit fait l'objet du dossier pratique de cette semaine sur le site "Apprendre à apprendre"
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