La fameuse cagnotte revient sur le devant de la scène avec la publication du rapport de l'école d'économie de Paris intitulé :
Pour mémoire, la cagnotte avait été expérimentée dans certains établissements scolaires afin de récompenser les élèves présents en cours.
Une façon de lutter contre l'absentéisme ...
Hier, on apprenait que le ministre de la jeunesse et des solidarités actives estimant que "l'expérimentation de la cagnotte scolaire n'a pas porté ses fruits", ne souhaitait pas reconduire ce projet à la rentrée prochaine.
Je me suis donc plongée dans ce fameux rapport et relevé un certain nombre d'éléments intéressants.
Trois questions étaient posées :
- Le dispositif est-il bien défini ?
- Est-il généralisable ?
- Les conditions éthiques et scientifiques de l'évaluation sont-elles réunies ?
"Il est apparu que la mise en œuvre de projets de classe véritablement collectifs – portés par les élèves – est difficile"
"les équipes pédagogiques ont déclaré percevoir une attention accrue des élèves à leurs absences et, dans une moindre mesure, à leur comportement, ainsi qu’une dynamique collective, parfois laborieuse mais réelle, autour du projet de classe"
"Un effet pervers potentiel du dispositif est l’apparition de phénomènes d’exclusion ou de stigmatisation par le groupe de certains élèves"
Plusieurs autres pays avaient expérimenté avant nous des programmes d’incitations financières auprès des élèves et de leurs familles.
Ainsi le programme mexicain Progresa visant inciter les familles aux revenus les plus faibles à scolariser leurs enfants.
Le Royaume-Uni, quand à lui, propose un programme destiné aux jeunes ayant dépassé l’âge obligatoire de la scolarisation. Sous condition de ressources : si le jeune poursuit ses études, sa famille touche une allocation.
En France le système était quelque peu différent puisque collectif :
"les élèves de la classe sont solidaires dans un contrat, chacun contribuant à l’obtention de la bourse de classe, et chacun bénéficiant du projet de classe). Par ailleurs, elle n’est pas directement monétaire, au sens où c’est le projet de classe qui est financé, sans que les élèves ne reçoivent directement d’argent "
La conclusion du rapport est claire :
Des doutes importants sont émis sur la possibilité de généraliser le dispositif
Il va donc falloir changer de voie et on apprenait hier que le projet de loi visant à suspendre les allocations scolaires des parents d'élèves absents avait été adopté.
Tout cela laisse songeur ....
Merci Béatrice de ce résumé clair et concis.
Ce que je trouve très intéressant quand même, c'est de noter que s'il n'est pas sûr que l'expérience soit reproductible, c'est surtout à cause du manque d'investissement des professionnels autour des jeunes. Comme tu le notes bien, les gens, en général et les politiques en particulier, ont plus de facilité à envisager la sanction comme mode d'éducation plutôt que la récompense. Courage, courage, peut-être qu'un jour l'efficacité des renforcements positifs sera reconnue!
Rédigé par : N Goursolas Bogren | 02 juillet 2010 à 16:05