J'ai eu envie de relire le livre de François de Singly intitulé "Libres ensemble" paru en 2000.
Cette fois-ci un chapitre a eu une résonance particulièrement en moi. Peut être car de plus en plus de jeunes adultes continuent à vivre sous le toit familial et que cela n'est pas sans poser quelques questions dans le meilleur des cas, quelques problèmes le plus souvent ...
On commence par avoir un petit chez soi chez les parents, avant d'avoir un vrai chez soi seul ailleurs.
En quoi consiste ce petit chez soi ? Une chambre bien sûr mais plus que ça. Des règles qui sautent. Comme, je m'autorise à ne plus suivre les règles élémentaires de la maison. Je suis là mais ne comptez pas sur moi. Par exemple pour les repas. Je m'organise tout seul.
Ou encore, ce soir je sors mais je ne sais pas encore si je rentrerai dormir à la maison.
Au final pour les parents, c'est très déroutant.
Certains iront jusqu'à autoriser l'installation d'un frigo dans la chambre !
"Cet objet symbolise la rupture avec un des temps forts de la vie familiale, le repas" remarque François de Singly.
Bien sûr tout cela anticipe l'étape suivante : quitter le nid familial et voler de ses propres ailes.
Mais quelle doit être la juste position des parents ?
Doit-on par exemple, franchir le seuil de ce "petit chez moi" ?
Doit-on autoriser qu'il y règne un joyeux désordre ?
Doit-on continuer à assurer l'entretien du linge ?
Bien des questions se posent car "Si tu aspires à cette indépendance, alors tu dois apprendre à te fixer tes propres règles et à les respecter".
Ainsi le problème du ménage revient systématiquement sur le devant de la scène.
Moi ta mère, je n'ai forcément pas les mêmes exigences en matière d'ordre et de propreté que toi jeune adulte de 20 ans qui repoussera le moment où tu vas devoir sortir l'aspirateur.
Mais au delà de ces considérations matérielles, un autre constat est fait souvent par les parents. Le jeune adulte est pris en tenaille entre d'une part l'envie de prendre de la distance par rapport à la famille et le besoin encore d'y puiser une certaine sécurité, une certaine stabilité.
Et cette période là est nécessaire faite d'aller-retour entre le monde extérieur et le cocon familial.
C'est seulement quand "je sentirai que je suis construit en tant qu'individu que je pourrai prendre mon envol".
Pour nous parents, c'est souvent attendrissant de les voir tâtonner ainsi et au delà de notre exaspération parfois, il convient aussi aussi de respecter ce temps là.
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