L'absentéisme : cagnotte ou sanction ?

Il y a quelques mois la presse se faisait l'écho d'une nouvelle expérience menée sur l'Académie de Créteil pour inciter lutter contre l'absentéisme.

Il s'agissait d'une sorte de cagnotte collective qui à terme devait permettre de financer un projet éducatif tel qu'un voyage.

On se souvient à quel point cette expérience avait fait débat et combien ce qu'on avait appelé la "Cagnotte-Carotte" avait soulevé des critiques. L'argument étant qu'elle était contraire aux valeurs de l'école de la république.

Aujourd'hui, supprimer les allocations versées par la CAF aux familles pour cause d'absentéisme scolaire fait tout autant débat et soulève bien des critiques également.

Et on s'aperçoit à quel point il est difficile de s'attaquer à ce problème.

Il me semble quant à moi que trouver des solutions pour lutter contre l'absentéisme scolaire est important mais que ce désinvestissement des élèves et de leur famille pour l'école est encore plus préoccupant et que  nous devons tous nous interroger nous pédagogues mais aussi nous parents.

Ce qui me m'interroge lorsque je suis amenée à rencontrer des jeunes en situation d'échec scolaire, c'est de voir à quel point ils subissent leur scolarité au lieu d'en être les acteurs.

On aura beau créer autour de ces jeunes tout un réseau d'adultes (parents, enseignants, éducateurs) pour tenter de les inciter, de les motiver, de les responsabiliser vis à vis de leur scolarité, si l'envie d'apprendre, de progresser ou tout simplement d'avancer dans la vie avec un vrai projet n'est pas là, rien ne pourra se mettre en place.

Il y a quelques années, on m'avait demandé de procéder au recrutement de jeunes pour La Poste. Sans aucune qualification hormis un Brevet des Collèges, ces jeunes se raccrochaient un peu désespérément à cette ultime possibilité de suivre en alternance une formation.

Lors de l'entretien de motivation, j'ai été saisie par cet enthousiasme chez ces jeunes que j'avais en face de moi. Ils semblaient prêts à soulever des montagnes pour décrocher enfin ce boulot à la Poste mais surtout pour qu'on leur donne une seconde chance et qu'on leur fasse encore confiance.

Sachant le nombre de places limité, ils s'étaient engagés dans une véritable bataille pour y parvenir et s'en donner les moyens.

J'aimerais tant retrouver cette même énergie quand je croise ces jeunes lycéens  aujourd'hui !