A observer la place qu'ils occupent dans nos vies d'adultes ou bien plutôt celle qu'on leur accorde, je me faisais cette réflexion récemment.
Et pourtant, plus que jamais, nous ne nous efforçons au quotidien de bien faire.
Et pensons souvent à tort que bien faire c'est les rendre heureux.
En un mot, ce serait leur faire plaisir.
Devancer leurs besoins, anticiper leurs demandes, les combler, leur offrir ce qu'il y a de meilleur.
Aurait-on oublié le goût incomparable des envies que l'on n'a pas encore pu satisfaire ?
Aurait-on oublié combien il est bon de rêver à ce qu'on n'a pas encore ?
Mieux encore, combien il est grisant de mettre en place toute une stratégie pour s'offrir ce que l'on espère de toutes ses forces ?
Lorsque j'étais enfant, mes parents farouches défenseurs de la lecture avaient décrété que la télévision n'aurait pas sa place chez nous. Par contre, tous les ans, pendant une semaine, ma mère louait un poste de télévision juste pour les fêtes de Noël.
C'était assurément le plus beau cadeau de Noël et les autres à côté devenaient bien fades !
Lorsque je pense à cette période de ma vie, je me dis que le bonheur et l'excitation que j'éprouvais en guettant par la fenêtre l'arrivée de la petite camionnette de Locatel était bien supérieur à la frustration ressentie le restant de l'année.
A ce propos, je lisais récemment un article sur l'outre-complaisance écrit par Nathalie Goursolas-Bogren, consultante et formatrice en éducation. Nous avons eu l'occasion de nous rencontrer autour des ateliers qu'elle anime sur les rapports parents-enfants lorsqu'elle est sur Paris.
Elle pointe avec justesse, notre rôle - pour ne pas parler de notre responsabilité - vis à vis de nos enfants dans cette société occidentale qui regorge de tout ou presque.
Savoir définir des limites et fixer des règles. En gros, être capable d'imposer une certaine frustration chez cette génération qui semble principalement préoccupée par la consommation et qui bénéficie - il faut bien le reconnaitre - dans la majorité des cas, d'un confort que nos parents n'ont jamais pu goûter.
Alors comment s'y retrouver quand on est parent, soucieux d'apporter à nos enfants un certain nombre de valeurs autres que celles véhiculées par la télévision ou la publicité ?
L'outre complaisance, c'est justement ne pas être en mesure de fixer ces limites.
C'est se laisser piéger en croyant que devancer les besoins de nos enfants ou les satisfaire à outrance prouve à quel point nous les aimons et souhaitons faire de notre mieux ...
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