Une amie m'a fait part récemment de son désarroi. Elle était désarmée par une scène qui s'était déroulée chez elle avec sa fille âgée d'à peine 9 ans.
C'est un mardi soir. Retour de l'école. On goûte. On raconte sa journée. L'ambiance est joyeuse. Puis c'est l'heure des devoirs.
Et là tout bascule. L'enfant fond en larmes complètement submergée par l'émotion.
Un sentiment de panique qui mettra un long moment à disparaître.
La maman cherche à comprendre. La console comme elle peut.
Et finit par comprendre pourquoi la petite a craqué.
C'est simple : Trop de choses à faire - La peur de ne pas y arriver - L'école - Les activités para-scolaires - Comment tout faire ? - Comment s'organiser ?
Et surtout le sentiment que c'est trop
Beaucoup trop pour une enfant de cet âge !
Le sentiment de panique a surgi car la pression était trop grande.
Et la pression, nous adultes on connaît bien ! On connaît tellement bien même !!
Certes le mois de septembre n'est pas propice à la détente et nos journées sont pleines de tâches à accomplir ou d'objectifs à réaliser.
Et tout s'accumule petit à petit sans qu'on puisse véritablement avoir le recul nécessaire pour dire Stop. Et un jour, on s'aperçoit de l'état de stress permanent dans lequel on vit au quotidien.
Ce qui est arrivé à cette petite fille est finalement une bonne chose.
En parent responsable et à l'écoute de son enfant, cette maman a compris la détresse de sa fille et celui lui a permis de réajuster les choses.
Réduire le rythme d'abord mais aussi et surtout remettre à leur juste place les priorités.
Il est certes important de faire de son mieux à l'école mais si tu ne parviens pas à être excellente au Conservatoire, ce n'est vraiment pas dramatique !
Tu aimerais beaucoup améliorer tes performances dans tel ou tel sport mais ce soir tu es épuisé(e) donc il est encore plus important d'écouter ton corps et de souffler un peu ...
Cela semble l'évidence même que de tenir un tel discours à un enfant qui craque.
Seulement nous adultes, nous avons pour habitude justement au quotidien de ne pas nous écouter !
De ne pas entendre les petits messages envoyés par notre corps.
De ne pas tenir compte des signaux délivrés par notre organisme.
Et l'on continue à rajouter encore plus de stress, plus d'obligations, plus ... plus ... Plus !
Car tout contribue à accélérer le rythme - Tout autour de nous y contribue.
Pour terminer sur une note plus encourageante, j'ai envie de parler à nouveau de Carl Honoré que j'apprécie particulèrement et qui nous invite à prendre un peu de recul.
Il publiait il y a quelques années un livre dont j'ai déjà parlé ici : Eloge de la lenteur
"Aujourd'hui, la culture est à la rapidité. Mais dans cette course contre la montre, rien ne survit - notre travail, notre santé, nos relations, notre vie sexuelle. Nous sommes si pressés que la personne ou la chose qui nous ralentit représente, d'emblée, l'ennemi à abattre. Tout un courant d'opinion met en question ce culte de la vitesse et réaffirme les vertus de la lenteur. Baptisé " Slow ", il ne prétend nullement qu'il faut tout faire à une allure d'escargot mais souligne que notre qualité de vie passe par un meilleur équilibre entre rapidité et lenteur. L'enquête de Carl Honoré, menée de pays en pays, montre les différentes formes prises par ce phénomène qui touche de plus en plus de monde. Et si un bon usage de la lenteur pouvait rendre nos vies plus riches et plus productives ?"
Bonjour Béatrice,
je suis complètement d'accord avec toi! Nous sommes dans une culture de l'urgence que rien de ne justifie. une pression énorme est mise sur les enfants, les parents avec un message sous-jacent "vite, avant qu'il ne soit trop tard!". Rien n'est jamais trop tard. Mais c'est symptomatique que tu écrives un article là dessus à la rentrée car c'est le moment où l'on impulse cette course folle. c'est ce qui m'a poussé à écrire un article sur le même sujet sur mon blog! mais en mode humoristique.
je te souhaite une bonne journée et une bonne année scolaire pleine de lenteurs et d'instants savoureux.
Rédigé par : Nathalie Goursolas Bogren | 29 septembre 2010 à 18:02
Merci Nathalie pour ton commentaire très intéressant. Bien sûr, rien n'est jamais trop tard ! Et qu'il est bien plus judicieux d'attendre justement. Je te souhaite aussi un bon WE et une belle année scolaire
Rédigé par : Béatrice | 02 octobre 2010 à 14:33