La Société des agrégés de l’Université vient de publier une enquête sur le moral des professeurs du second degré, intitulée :
Y a-t-il un « malaise enseignant » ?
45 % des professeurs interrogés disent avoir été tentés de démissionner ou l’être toujours
73 % souhaitent potentiellement changer de voie
► Les raisons principales de la tentation de démissionner sont, de manière quasi égale, le stress, le manque de reconnaissance et le besoin de renouvellement intellectuel. Le besoin de renouvellement intellectuel constitue aussi la raison majeure qui pousse à souhaiter exercer une activité complémentaire.
► Les professeurs sont parfaitement lucides, dès l’entrée dans la carrière, concernant la faiblesse de leur rémunération et le manque de prestige attaché à leur profession. Ils sont toutefois particulièrement affectés par le peu de valeur (financière et symbolique) que la société accorde à leur travail.
Rien de surprenant dans cette conclusion mais certains témoignages de professeurs sont bien plus éloquents encore :
« Je suppose ou j’ose supposer que les quelques compétences scientifiques que j’ai pu acquérir tout au long de mes études seront plus utiles ailleurs que dans une classe où un BAC+5 me semble superflu pour, par exemple, confisquer le portable, le lecteur MP3 ou les ciseaux avec lesquels on joue. »
« Les élèves ont assurément besoin de quelqu’un, mais pas d’un professeur de philosophie. Plutôt d’un moine-soldat, capable de les protéger, de les soigner, de les dresser, de les socialiser, de les surveiller… que sais-je ? »
En effet, alors qu'il faut passer de plus en plus de temps à régler des problèmes de comportement, à faire la morale ou à rappeler les codes de base de politesse,on en vient à se demander ce que nos professeurs agrégés peuvent apporter face à un public devenu si difficile ?
Ce constat me rend néanmoins triste surtout quand je pense à ma mère agrégée dans les années 50. J'avais déjà conscience du statut que cela lui conférait et de cette sorte d'admiration qu'on lisait dans les yeux de ses étudiants.
Le savoir et surtout l'accès au savoir était une chose absolument merveilleuse, précieuse, recherchée et surtout reconnue de tous.
Qui est encore capable de s'émerveiller devant le savoir ?
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