"L’éducation nationale face à l’objectif de la réussite de tous les élèves"
et forcément j'étais impatiente de le parcourir ! Pas moins de 216 pages que je n'ai pas encore toutes lues ... mais je suis immédiatement allée voir ce qui était dit sur le problème de l'orientation.
Et voici ce que l'on peut lire :
- A l'issue de la 3ème, 57,6% des élèves s’engagent dans une formation au sein d’un lycée général et technologique
- 35,9% dans une formation professionnelle
- et le reste, soit 2,9%, interrompt ses études
et rejoint les jeunes qui ont déjà quitté le système scolaire, soit 3,6%.
Pas vraiment une surprise jusque là ...
Le rapport poursuit en précisant :
"L’orientation au collège et au lycée se fonde essentiellement sur les résultats scolaires obtenus par les élèves dans les savoirs abstraits. Dans un système scolaire très hiérarchisé où la voie générale est privilégiée, l’orientation tend à procéder par exclusions successives vers des voies ou des filières moins valorisées.
En d’autres termes, l’orientation se fait par l’échec, et non en vue d’une réussite.Ce mode d’orientation est d’autant plus mal ressenti que beaucoup de jeunes qui sont orientés en voie professionnelle n’obtiennent pas forcément au moment de leur affectation dans un établissement la filière qui les intéresse : alors qu’ils souhaitaient une spécialité professionnelle précise, leur affectation dans une autre formation les conforte dans une perception d’échec.
En outre, la plus grande partie des élèves orientés dans les filières professionnelles le sont vers des formations tertiaires, pour lesquelles l’accès à l’emploi est plus difficile que pour les filières industrielles. Enfin, la pratique récurrente de l’orientation par l’échec n’est pas sans lien avec le fait que, faute de motivation, une partie de ces élèves quitte le système scolaire avant d’avoir obtenu un diplôme ou une qualification reconnue.
Une mauvaise orientation subie est difficile à rattraper, car il y existe peu de passerelles entre les filières. Les passages entre enseignements généraux et technologiques et enseignement professionnel restent très minoritaires : seulement 7,9% des élèves changent d’orientation au cours du second cycle.
Pas mécontente de lire que le système éducatif français est tellement rigide qu'une mauvaise orientation semble quasiment impossible à rattraper !
Ce qui génère beaucoup d'inquiétude, voire d'angoisse chez les parents mais encore plus chez ces jeunes de 14-15 ou 16 ans à qui on demande de prendre des décisions qui seront déterminantes pour leur vie d'adulte.
Combien de jeunes sont réellement prêts et suffisamment sûrs d'eux pour s'engager dans une voie sans avoir la possibilité de faire "marche arrière" si d'aventure ils s'aperçoivent qu'ils ne sont trompés ?
Le rapport conclut par ce constat :
En définitive, c’est moins en raison des réformes ministérielles que grâce à l’implication personnelle des enseignants et des autres agents de l’éducation nationale que les politiques éducatives peuvent aujourd’hui se concrétiser au plus près des besoins des élèves.
C’est le recours à l’imagination et aux bonnes volontés, ainsi qu’éventuellement à un aménagement parfois peu réglementaire du service des enseignants, qui permet au système scolaire de fonctionner en dépit de ses contraintes et de ses rigidités.
Et bien voilà, tout est dit !! Non ?
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